Nous pensons souvent que les difficultés de communication et de langage avec les personnes autistes se résolvent avec l’âge. Cela est vrai dans une certaine mesure puisque les personnes peuvent apprendre certains codes sociaux qui leur permettent d’avoir des amis et de construire des liens avec celles et ceux autour d’eux. Toutefois, les difficultés de compréhension du langage ne s’arrêtent pas là. Les personnes autistes traitent les informations différemment. Le sarcasme, les tons de la voix peuvent être difficiles à évaluer et à interpréter. Certains peuvent avoir plus de facilités que d’autres mais les difficultés de traitement sensoriel et de prise en compte du contexte peuvent compliquer les interaction et générer beaucoup de stress. Leur difficulté de traiter la masse d’informations du monde qui les entoure peut également anéantir toute interaction positives avec les personnes mais aussi avec les entreprises. Un manque de considération de ces difficultés peut aggraver le problème et impacter négativement l’estime de la personne.

Discours

Pour la plupart des gens, la parole est un moyen de communication majeur ; la communication verbale peut être particulièrement difficile pour les personnes autistes.

Certaines personnes sont non verbales, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas parler ou qu’elles ne parlent pas. Certains développent l’utilisation de la communication orale, certains ne la développent pas, et d’autres perdent leur capacité à communiquer verbalement quand ils sont dans une situation ou dans un environnement stressant. Ce n’est pas parce qu’une personne ne parle pas qu’elle n’a rien à dire. Leurs efforts pour communiquer sont cependant souvent mal compris, voire même rejetés.

Suivre une conversation peut aussi être difficile, même pour les personnes autistes qui sont verbales. Les personnes autistes ont besoin de plus de temps pour traiter les informations et peuvent être perdues lorsque des instructions sont données trop rapidement les unes à la suite des autres, ou lorsque trop de questions leur sont posées, ou si le rythme de la conversation est trop rapide.

Cela ne veut pas dire que vous devez parler plus lentement ou plus fort aux personnes autistes ; mais que vous devez plutôt envisager des options alternatives de communication, éviter de donner les instructions à la chaîne, et donner à la personne le temps nécessaire pour qu’elle réponde à votre question avant d’en poser une nouvelle.

Décoder et comprendre le langage

La communication verbale va au-delà de la capacité à parler. Quand la plupart des gens sont très jeunes, ils apprennent la majorité de leurs compétences en communication grâce à leurs parents - ce qui inclut les choses comme les blagues, les figures de style ou encore l’argot.

Pour les personnes autistes, beaucoup des règles de conversation quotidienne doivent être apprises. À cause du caractère particulier de chaque conversation, il est cependant difficile de leur enseigner des règles qui fonctionnent dans toutes les situations. En effet, il y a beaucoup de zones d’ombre et les personnes autistes pensent souvent d’une manière très concrète, très littérale. Ceci peut causer énormément de difficultés de langage - quand quelqu’un utilise une expression, dit-il une blague ou un mensonge, par exemple ?

Ces difficultés de communication sont sources de beaucoup d’anxiété dans la vie quotidienne des personnes autistes, et rendent l’idée de parler avec quelqu’un, très intimidante. Quand nous utilisons la parole en tant que moyen de communication avec les personnes autistes, il est important d’être clair et concis. Au début, la réflexion peut prendre un peu de temps car nous utilisons naturellement des expressions. Progressivement, cela devient de plus en plus facile et à long terme, peut permettre de gagner du temps en évitant la confusion.

Utiliser un français correct

Par Français correct, nous entendons une information présentée de façon à aider les personnes à la comprendre. Utilisez des phrases courtes et claires et du vocabulaire de tous les jours. Enlevez le jargon et les astérisques associées à des lignes en petits caractères qui sont encore trop souvent utilisées. Cette façon de procéder permet de simplifier le traitement de l’information par les personnes autistes. Ci-dessous, quelques exemples :

  • Pensez à la personne qui va lire votre document et utilisez les mots « je », « vous » et « nous » où vous le pouvez.
  • Soyez constants dans l’utilisation de vos mots. Pour éviter de rendre le lecteur confus, utilisez toujours le même mot pour désigner le même concept ou la me chose. Par exemple, si vous appelez quelque chose un « rapport », ne l’appelez pas « mémoire » quelques lignes plus loin.
  • Utilisez des couleurs et des images de manière appropriée. Si vous utilisez des couleurs, assurez-vous que cela soit agréable à regarder et que la couleur apporte une information utile. Si vous utilisez des images ou des graphiques, assurez-vous que ceux-ci aident à comprendre le texte. Enfin, évitez les images de fond qui peuvent être distrayantes.
  • Définissez les abréviations et les acronymes. Comme tous les termes techniques, essayez de limiter leur usage. Si vous pensez qu’un mot n’est pas familier à votre lecteur, expliquez-le.
  • Faites attention lorsque vous voulez mettre l’accent sur quelque chose. Utilisez toujours le gras. Les lettres majuscules donnent l’impression QUE VOUS CRIEZ SUR VOTRE LECTEUR ! Évitez également les phrases en italique qui rendent le texte plus difficile à lire.