Aménagements raisonnables au travail

Lorsque les personnes autistes postulent pour un emploi, elles peuvent craindre que leur handicap soit non seulement une barrière pour trouver du travail mais également au-delà, si elles veulent faire leur travail selon les mêmes normes que leurs collègues qui ne sont pas autistes.

Tout cela peut avoir un impact sur la décision de divulguer ou non leur handicap à un employeur potentiel mais également à quelle étape du recrutement elles souhaitent l’annoncer.

Que ce soit la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ou la convention Européenne relative aux droits des personnes handicapées, il y a aujourd’hui en France une obligation pour les employeurs de mettre en oeuvre des « aménagements raisonnables ». Nous noterons que malgré cette obligation et l’ancienneté des lois, cette disposition reste encore assez méconnue.

Refuser de tels aménagements constitue une discrimination selon ces lois. Il est important de souligner que les employeurs n’ont pas à embaucher la personne handicapée s’ils pensent qu’elle ne peut pas faire le travail, ou si les aménagements nécessaires à la réalisation des tâches modifie les fonctions essentielles de l’emploi. Également, les employeurs n’ont pas à proposer d’aménagements raisonnables si le coût est disproportionné.

Bien que les employeurs soient obligés de fournir des aménagements raisonnables, mettre en place ces aménagements leur offre de nombreux avantages.

Dans plusieurs pays, les employeurs ont déclaré que ces mesures étaient très efficaces et que les coûts liés à leur application étaient compensés par une réduction des coûts dans d’autres domaines. Ils notent également que les aménagements ont permis non seulement à leurs employés de conserver leur travail, mais que cela a également permis d’améliorer le moral et la productivité au sein de l’organisation, tout en améliorant l’assiduité des équipes.

Les aménagements raisonnables sont une façon flexible de soutenir et d’aider les employés autistes. Ils peuvent être mis en place pour une personne en particulier ou bien être mis en place dans un cadre plus général. Par exemple, lors d’un processus de recrutement visant spécifiquement à recruter des personnes autistes.

Un aménagement raisonnable peut être également de Cela de recourir à un « job coach » dont le travail principal est d’aider les candidats à faire face à la transition vers le monde professionnel. Il s’agit de mettre les employés au contact d’employeurs éventuels, de communiquer avec lesw employeurs pour trouver des postes appropriés, d’adapter le CV des futurs employés pour qu’il corresponde à des profils d’emploi précis.

Les aménagements en entreprise contribuent à faire en sorte que les personnes autistes (et handicapées en général) soient valorisées et appréciées dans le monde travail.

Quels sont les exemples d’aménagements raisonnables dont les personnes autistes peuvent bénéficier

Le principal avantage pour les personnes autistes d’annoncer leur handicap à leur employeur est qu’elles pourront bénéficier d’aménagements. Cependant, devoir décider quels aménagements précisément elles ont besoin est souvent quelque chose de difficile pour elles.

Les aides disponibles peuvent se ranger dans un certain nombre de catégories telles que les modifications de l’environnement physique, les aides à la communication ainsi que les formations. Ces aides sont utiles pour les personnes autistes, à la fois pendant le processus de recrutement mais également à faire leur travail une fois qu’elles sont embauchées.

Les aménagements incluent par exemple :

  • Environnement physique: marques de couleur, aides à la motricité et à la coordination des mouvements, pièce calme/de repos, lunettes de soleil, écouteurs, bouchons d’oreilles, espace de travail au calme, trampoline

  • Aides à la communication : coaching pour la socialisation, communication par écrit du travail à faire

  • Maintien dans l’emploi : job coaching

  • Organisation du travail: application qui aide à planifier et qui rappelle les tâches à faire, horaires flexibles, ajustement des heures de travail et réduction des distractions dans l’espace de travail

  • Soutien émotionnel : formation sur le lieu de travail, personne référente/mentor parmi les collègues